[handwriting] December 7, 1990 |
Dear Yves,
I’m taking advantage of Albert [Cohen]’s lightning visit to have this note conveyed to you. All is well here; Albert and I are working nonstop (even as I should be writing my notes on Lowell!), but he can explain better what we have done in person, and in more detail, so I won’t do that here.
My pregnancy is going well; I get tired easily, but fortunately it’s only physical effort that tires me out; mathwise, everything is going as usual for me (which means, however, more slowly than I would like!)
Robert and I have finally decided not to accept the offers from Michigan and Berkeley. We wavered for a very long time, but Robert really is much happier here than he would be at those other places. Besides, it’s almost impossible to sell a house here without taking a big hit, which means that if we sell now we’d probably have to live in an apartment for a few years before trying again to buy a house (the price we’d get here would not be enough to cover the mortgage). But what really decided it for us is that Robert is much more valued here. Also, Bell is starting to get more interested in wavelets, and I feel a bit more comfortable here than I did before. But I think my change of heart about Bell has a lot to do with Albert’s presence; it’s so nice to have someone to talk to!
Felix Browder, from Rutgers, called me some time ago to ask if I’d be interested in coming to work there as a full professor. (Raphy [Ronald Coifman] told me that Browder’s interest had been sparked by how you and he tooted my horn in Japan: thank you very much!) If that offer he mentioned back then materializes, I will probably accept it. But New Jersey has budget problems, and since Rutgers is a state university, I don’t know if they’ll be able to make it (the offer)… At the moment, there is nothing on paper. We shall see. In any case, many thanks for your help!
Hugs and pecks on the cheeks,
Ingrid
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Cher Yves,
Je profite du voyage éclair d’Albert pour lui faire remettre ce petit message. Tout va bien ici; Albert et moi travaillons d’arrache-pied (alors que je devrais rédiger mes notes sur Lowell!), mais il pourra mieux t’expliquer de vive voix, et avec plus de détails, ce que nous avons fait, et je ne le ferai donc pas ici.
Ma grossesse va bien; je suis très vite fatiguée, mais heureusement ce ne sont pas les efforts physiques qui me fatiguent: pour les mathématiques tout marche comme d’habitude (c.à.d. quand-même moins vite que je ne voudrais!).
Robert et moi avons finalement décidé de ne pas accepter les offres du Michigan et de Berkeley. Nous avons très longtemps hésité, mais Robert est vraiment beaucoup plus heureux ici qu’il ne l’aurait été là-bas. En plus il est presque impossible de vendre une maison ici, sauf à grande perte, ce qui voudrait dire que nous devrions probablement vivre quelques années en apartement avant de recommencer à acheter une maison si nous la vendrions maintenant (le prix qu’on nous en donnerait ne serait pas suffisant pour payer l’hypothèque). Mais c’est surtout le fait que Robert est beaucoup plus apprécié ici que nous a décidés. D’autre part, Bell commence à s’intéresser de plus en plus aux ondelettes, et je me sens un peu plus comfortable ici qu’avant. Mais je crois que mon changement d’humeur à l’égard de Bell a beaucoup à voir avec la présence d’Albert: c’est tellement agréable d’avoir quelqu’un avec qui discuter!
Felix Browder de Rutgers m’a appelé il y a quelque temps, pour me demander si j’étais interessée de venir chez eux comme professeur. (Raphy m’a dit que son intérêt avait été stimulé par la propagande que toi et lui m’aviez faite au Japon: un grand merci!) Si l’offre dont il me parlait à l’époque se réalise, je l’accepterai probablement. Mais le New Jersey a des problèmes budgetaires, et comme Rutgers est une université d’état, je ne sais pas si ils pourront me la faire, cette offre… Pour le moment, je n’ai rien sur papier. On vera bien. En tout cas, je te remercie beaucoup pour ton aide!
Je t’embrasse (sur les 2 joues évidemment),
Ingrid